Par Alain Refalo, Président du Centre de ressources sur la non-violence de Midi-Pyrénées
Article extrait du numéro 133 d’Alternatives Non Violentes, novembre 2004
C’est une expérience inédite et originale pour promouvoir la culture de la non-violence qui nous est présentée ici. Un témoignage et une réflexion qui, pourquoi pas, pourraient susciter d’autres projets novateurs.
L’histoire de la création du Centre de ressources sur la non-violence de Midi-Pyrénées est une belle histoire qui a vu des personnes d’horizons très divers se rassembler pour construire un projet associatif et citoyen sur le thème de la non-violence. Une histoire riche de débats, de rencontres et d’échanges. Une aventure qui rencontre un écho populaire, mais qui commence par une action silencieuse à Colomiers en Haute-Garonne…
Une heure de silence pour la paix
Tout a commencé le 15 février 2003 à Toulouse. Ce jour là, une grande manifestation contre le projet de guerre en Irak rassemble près de 20 000 personnes dans la ville rose. Une cinquantaine de columérins (habitants de Colomiers, à 8km de Toulouse) venus en car participe à cette manifestation « pacifiste ». C’est sur le chemin du retour que je suggère l’organisation d’une action symbolique à Colomiers, deuxième ville du département, afin de mobiliser directement les personnes qui veulent dire « non à la guerre » et « oui à une paix juste et durable ». Une semaine plus tard, naissaient les Citoyens pour la paix, réseau informel de citoyens appartenant à diverses associations de la ville ou sans appartenance. Dès la première réunion, le réseau valide l’idée d’une action non-violente sous la forme d’ « 1 heure de silence pour la paix » chaque semaine, le samedi de 11h à 12h, dans l’allée piétonne du centre ville.
Le samedi 1er mars, à 11h, vingt personnes munies de pancartes accrochées au cou se positionnent en ligne dans l’allée avec pour seule consigne de rester silencieuses pendant une heure sous le regard des passants. Point de slogan agressif, même contre le président américain. Des phrases écrites à la main sous la forme d’interrogation, des citations de Gandhi et de Martin Luther King interpellent les passants à l’heure du marché. L’objectif est de sensibiliser, d’amener un questionnement et de mobiliser. Deux personnes, dans l’allée, sont chargées de faire signer l’appel « Pas en notre nom » lancé par des intellectuels et artistes américains. L’impact est immédiat. Les passants surpris par cette action originale se pressent pour lire le tract distribué. On fait la queue, sac de courses dans les mains, pour apposer sa signature à l’appel. Le samedi suivant, trente personnes participent à l’heure de silence. La Dépêche du Midi se fait l’écho de l’action. Pendant huit samedis consécutifs, l’action se poursuivra mobilisant toujours plus de personnes. Jusqu’à 80 personnes alignées en silence. Silence impressionnant qui s’adresse aux consciences, silence synonyme de non-violence.
Le 20 mars, jour du déclenchement de la guerre, à l’appel des Citoyens pour la paix, une marche silencieuse réunit 250 personnes dans le centre ville de Colomiers. A l’issue de la marche, sur le parvis de l’Hôtel de Ville, en présence du maire et du conseil municipal, l’auteur de ces lignes prononce un discours dans lequel il dénonce la militarisation des relations internationales sous la houlette des Etats-Unis et invoque le respect du droit international. Le 26 mars, le Conseil municipal adopte une motion contre cette « guerre illégale et illégitime ». Le 16 avril, alors que l’heure de silence se poursuit, les Citoyens pour la paix appellent la population à participer à une grande chaîne humaine de la fraternité. Une colombe humaine (la colombe est l’emblème de la ville) de 350 personnes est dessinée sur la toute nouvelle place de l’Hôtel de Ville de Colomiers. Pour de nombreuses personnes, il s’agira d’un acte fondateur qui contribuera à la dynamique citoyenne en faveur de la non-violence.
Le groupe de travail fondateur
Cette action non-violente qui a suscité une mobilisation pour la paix sans précédent sur la ville a eu surtout pour conséquence de poser la question de la non-violence. C’est dans l’action que les participants ont pris conscience de l’importance de la non-violence comme attitude exemplaire du respect de l’autre. La réflexion sur la dimension philosophique de la non-violence s’est donc posée dans le cadre d’une action symbolique non-violente pour la paix. C’est ainsi que le Club de prévention spécialisée (ACSE) de Colomiers qui regroupe plusieurs éducateurs qui travaillent au contact des jeunes et des habitants des quartiers de la ville a très rapidement été interpellé par cette démarche. Structure pivot, l’ACSE intervient dans les quartiers en mobilisant les ressources existantes afin que les habitants construisent des projets porteurs de sens et d’avenir. Confrontés à des situations de violence, d’exclusion et parfois de détresse, les éducateurs ont naturellement fait le lien avec la démarche non-violente. Sous l’impulsion de son directeur, Patrick Jimena, l’ACSE va s’investir prioritairement dans une réflexion sur la non-violence. C’est ainsi que le 12 mai 2003, Jean-Marie Muller est invité à donner une conférence au collège Léon Blum de Colomiers avec lequel les éducateurs spécialisés travaillent en partenariat étroit. La conférence attire un large public, notamment des personnes ayant participé à l’heure de silence et à la colombe de la fraternité.
Dans les jours qui suivront, un groupe de travail réunissant notamment des acteurs du réseau Citoyens pour la paix et du Club de prévention spécialisée, mais aussi du CCFD, d’associations de parents d’élèves et du Secours Populaire se mettra en place afin de réfléchir à un projet citoyen autour de la non-violence. C’est ainsi qu’est né l’idée d’un « Centre de ressources régional sur la non-violence ». Le groupe de travail se réunit à plusieurs reprises entre juin et septembre 2003. Il consulte, teste des idées auprès d’associations et même de responsables politiques. Il élabore un dossier pour formaliser le projet qui servira de base à l’assemblée générale constitutive de l’association. Le concept de départ peut être résumé de la façon suivante : pour que la non-violence s’enracine, fasse son chemin et influence durablement les esprits et les comportements, il est essentiel de lui donner les moyens structurels, humains et financiers qui lui font trop souvent défaut afin qu’elle exprime toutes ses potentialités dans une société encore dominée par une culture de la violence. Dans cette perspective, il est apparu prioritaire de créer un lieu ressources qui mettrait à disposition des outils de réflexion, d’animation et de formation sur la non-violence et la gestion positive des conflits afin de permettre aux individus, aux associations et aux institutions de s’informer, se documenter, réfléchir et se former.
Le 27 septembre 2003, l’assemblée générale constitutive réunit plus de 80 personnes à Colomiers et formalise la création de l’association « Centre de ressources sur la non-violence de Midi-Pyrénées ». Son objet, mentionné dans les statuts, est de « promouvoir la culture de la non-violence ». L’assemblée générale entérine la structuration à venir du Centre de ressources en quatre pôles : Un pôle ressources documentaires, un pôle ressources pédagogiques, un pôle formation et un pôle réflexion. Un conseil d’administration de 19 membres est élu. Et le Centre est parrainé par un important comité de personnalités régionales, nationales et internationales [1].
Les quatre pôles du Centre de ressources
Avant l’assemblée générale constitutive, des contacts s’étaient noués avec la S.A. Colomiers-Habitat, principal bailleur social de la ville. Son directeur, Jean-Michel Gonzalez, particulièrement intéressé par ce projet associatif, a d’emblée donné son accord pour mettre à disposition du Centre de ressources un local sur la ville. Lors de l’assemblée générale, il est venu confirmer que l’association pourrait bénéficier d’un local situé près du Lycée international de Colomiers. Un mois plus tard, une convention était signée entre le bailleur et l’association. Pour ouvrir ce local au public, des travaux étaient cependant nécessaires. La mairie de Colomiers acceptera rapidement d’octroyer une subvention exceptionnelle au Centre de ressources pour le financement de ces travaux. C’est ainsi que le local a pu ouvrir ses portes à la fin du mois de février 2004. Dans l’intervalle, de nombreux dons individuels et associatifs avaient permis de l’équiper à moindres frais.
Le Conseil d’administration, dans le prolongement de l’assemblée générale, organise la structuration des quatre pôles, en instituant quatre commissions de travail chargées de donner corps à ces pôles. Ces commissions, animées par un ou deux membres du Conseil d’administration, sont composées d’adhérents volontaires de l’association. Le travail réalisé depuis plusieurs mois par ces commissions est révélateur de l’engagement citoyen généré par la création du Centre de ressources.
1. Le pôle ressources documentaires.
Le centre de documentation comprend environ 1500 ouvrages et brochures [2] organisés selon un plan de classement spécifique au Centre de ressources, de nombreux dossiers thématiques, des collections de revues et une centaine de vidéos. Il constitue d’ores et déjà une base de données unique sur la non-violence en France. L’équipe travaille d’arrache-pied au catalogage de cette documentation en vue de son informatisation. Le prêt est réservé aux adhérents, mais quiconque peut consulter sur place. Une aide est fournie aux étudiants et lycéens qui réalisent des recherches ou des exposés.
2. Le pôle ressources pédagogiques
Un espace d’outils pédagogiques est installé dans le local. Il propose à la vente aux adhérents ouvrages, revues, vidéos, affiches, jeux coopératifs. Un partenariat a été formalisé avec Non-Violence Actualité pour la diffusion de ces outils. Le Centre a également édité en avril 2004 sa première brochure pédagogique dans la collection « Culture de non-violence ». Une première approche de la non-violence à travers une réflexion philosophique de Jean-Marie Muller sur le thème « délégitimer la violence ». Le pôle travaille actuellement à la réalisation d’une mallette pédagogique de sensibilisation à la gestion des conflits à destination des enseignants du primaire. Une fois par mois, une animation « découverte des jeux coopératifs » est organisée au Centre.
3. Le pôle formation
Le pôle a inscrit son travail dans deux directions : En premier lieu, la formation interne des adhérents avec la mise en place d’un cycle « découverte de la non-violence ». Le premier a eu lieu dès l’ouverture du Centre et répondait à une forte demande de la part des adhérents. Le cycle se développe cette année sous la forme de journées thématiques (« approches de la non-violence », « gestion positive des conflits », « communication relationnelle non-violente ») animées par des formateurs du Centre de ressources. D’autre part, la formation externe avec l’organisation d’un réseau régional de formateurs. Le 19 juin 2004, une réunion de travail a permis d’initier la mise en place de ce réseau, de façon à répondre à tout type de demandes de formation professionnelle sur site sur le plan régional.
4. Le pôle réflexion
Le Centre sera à l’initiative de temps de débats à dimension interne et externe. A destination des adhérents, des « rencontres-débats du samedi » vont se mettre en place au début de l’année 2005. Chaque rencontre est préparée par un adhérent sur la base d’un article de journal, de la lecture d’un ouvrage, d’un documentaire-vidéo ou toute autre support qui est présenté en introduction au débat. Pour le grand public, des conférences seront organisées. Des partenariats avec deux cinémas de l’agglomération toulousaine se mettent en place pour des soirées documentaires suivis de débat avec la salle. Par ailleurs, un projet de Lettre trimestrielle d’information est actuellement à l’étude.
Chaque pôle est autonome dans son fonctionnement et un compte-rendu régulier est réalisé au sein du conseil d’administration qui valide au fur et à mesure les projets, notamment ceux ayant une incidence financière.
Le 3 avril 2004, c’était l’ouverture officielle du Centre de ressources sur la non-violence de Midi-Pyrénées. Six mois après la création de l’association, un an après la chaîne humaine de la fraternité, un projet novateur de dimension régionale sur la non-violence prenait racine dans l’agglomération toulousaine. En présence de plus de 130 personnes dont le Maire de Colomiers et de nombreux élus, une plaque murale dessinée par l’artiste columérin Claude Montalbano était dévoilée par Jean-Philippe Delpech, membre du comité de parrainage. La plaque représente un jongleur qui symbolise la recherche de l’équilibre qui caractérise la philosophie de la non-violence. C’est ce jongleur qui deviendra le logo du Centre de ressources.
Depuis septembre 2004, le centre est ouvert trois demi-journées par semaine, le mercredi (9h-12h et 15h-18h) et le samedi (9h-12h). Les permanences sont tenues par des adhérents bénévoles. La priorité de ces permanences est l’accueil, l’écoute et la réflexion avec les visiteurs, adhérents ou futurs adhérents…
Les trois dimensions de la non-violence
Il convient de préciser que le Centre de ressources sur la non-violence entend la non-violence dans toutes ses dimensions. La non-violence dont nous parlons ne se résume pas à une simple méthode ou technique de gestion des conflits, interpersonnels ou autres. Elle n’est pas non plus seulement une philosophie qui se désintéresse de l’action politique. C’est pourquoi le Centre de ressources prend en compte dans la panoplie de ses activités toutes les dimensions de la non-violence, philosophiques, politiques et culturelles.
La dimension philosophique. Nous considérons que la non-violence est d’abord une réflexion sur la violence, considérée comme la négation de l’humanité qui réside en chaque homme. Le refus de tous les processus de justification de la violence qui fonde l’idée de non-violence est indissociable du regard de bienveillance et de respect que nous devons envers chaque être humain. De cette éthique de conviction procède une morale de responsabilité qui nous amène à rechercher des attitudes cohérentes et des alternatives efficaces à la violence.
La dimension politique. La non-violence ne s’enferme pas dans une philosophie hors du temps. C’est une philosophie qui s’enracine dans l’action pour combattre les injustices, terreau de la violence. L’action non-violente met ainsi en œuvre des moyens compatibles avec la morale afin de créer des rapports de force avec les structures de l’injustice. Elle est une force de résistance qui vise tout autant à « déconstruire » les piliers de l’injustice qu’à imaginer et « construire » des projets de société alternatifs crédibles et mobilisateurs.
La dimension culturelle. La non-violence se décline également en méthodes de gestion des conflits qui suggèrent aux protagonistes de rechercher des solutions positives (gagnant/gagnant) alternatives aux solutions négatives (gagnant/perdant). La médiation, l’écoute active, la gestion des émotions sont des outils à développer pour sortir de la violence dans nos quartiers, nos écoles et nos familles. L’éducation et la formation à la non-violence et à la gestion positive des conflits devient ainsi un enjeu de société et au-delà un enjeu de civilisation.
Ces trois dimensions convergent pour construire une cité de la responsabilité, de la tolérance et de la paix dans le cadre d’une démocratie participative garante de la justice et du droit. Nombre d’adhérents intéressés de prime abord par la gestion positive des conflits découvrent les autres dimensions de la non-violence. Ainsi la grille de lecture de la non-violence élargit l’horizon philosophique, politique et culturel dans une cohérence qui jusque-là faisait défaut et qui, finalement, ouvre des perspectives nouvelles d’action. Une non-violence, pourquoi pas, qui donne sens à l’existence.
Lorsque le nom de l’association était en discussion, il est apparu central aux personnes constituant le groupe de travail qu’y figure le mot « non-violence ». Précisément pour inscrire les trois dimensions au cœur du projet du Centre de ressources. Il est intéressant de remarquer que ce choix n’a pas été fait par des « militants » de la non-violence, mais par des personnes qui ont découvert la dimension de la non-violence à la suite d’une action non-violente. C’est un fait d’évidence aujourd’hui que le mot « non-violence » parle. Plus exactement, il résonne comme une attente. Il questionne encore, bien évidemment, mais dans une approche d’écoute positive. L’expérience du Centre de ressources nous a montré que le mot « non-violence » suscitait finalement assez facilement l’adhésion. Et si de nombreuses personnes ont décidé justement d’adhérer à l’association, c’est précisément parce qu’elles avaient le sentiment que le Centre de ressources sur la non-violence comblait un vide et apportait de nouvelles pistes de réflexion, de formation et d’action sur tous les terrains où se manifestent la violence. En l’espace d’un an, 130 personnes ont adhéré à l’association ; c’est un signe qui ne trompe pas. La réunion des mots « ressources » et « non-violence » produit un « concept » qui fonctionne, qui attire les éducateurs et bien au-delà dans le Centre, mobilise les énergies, suscite des projets pour construire au quotidien une culture de la non-violence.
La dynamique citoyenne
La dynamique citoyenne qui s’est manifestée autour de la création de l’association et durant la première année de son existence constitue, à ma connaissance, une première. Signe des temps ? Sans doute, si l’on est convaincu que la non-violence constitue une espérance pour ce monde malade de la violence et qu’elle invite à des questionnements en dehors des grilles de lecture traditionnelles. Si l’on considère qu’il a suffi d’une action non-violente symbolique – qui n’avait pas d’autre but que d’être à l’unisson de la mobilisation internationale contre la guerre – pour susciter une dynamique de projet autour du thème de la non-violence, il est possible de penser qu’il faudrait parfois peu de choses pour mobiliser les énergies, associatives et institutionnelles, dans le sens de l’éducation à la non-violence.
Le réseau Citoyens pour la paix continue, depuis septembre 2003, sa présence, une fois par mois, sous la forme d’ « Une heure de silence pour la non-violence ». Cette vigile réunit encore entre dix et quinze personnes le premier samedi du mois dans l’allée du Centre de Colomiers. Au mois d’avril 2004, le réseau a organisé en partenariat avec d’autres associations de l’agglomération, dont le Centre de ressources, un Forum pour la non-violence sur la place de l’Hôtel de ville avec espaces d’expressions artistiques, vidéos-débats et jeux coopératifs. Un an après la colombe de la fraternité, un événement d’importance sur le thème de la non-violence se tenait sur la place de l’Hôtel de Ville. Aujourd’hui, le réseau se mobilise pour la création d’une « Allée de la non-violence » en lieu et place de l’heure de silence où tout a commencé…
La création du Centre de ressources a suscité d’autres initiatives qu’il convient de mentionner. C’est ainsi que le Centre d’Animation Jeunes de la ville a mis en place au printemps 2004 un atelier de création de BD sur la non-violence. Les maisons de quartier, en partenariat avec le Centre de ressources, ont invité la troupe « Rififi et médiation » à jouer devant une centaine d’enfants participant au soutien scolaire. Le Centre de loisirs sollicite le Centre de ressources pour une formation de son équipe de direction et d’animateurs. Le Club de prévention spécialisée (ACSE) prépare un Festival régional pour la non-violence à l’horizon 2006… Une graine a été semée…
Le Centre de ressources sur la non-violence, qui a adhéré à la Coordination pour la Décennie internationale pour une culture de non-violence, a vocation à initier de multiples partenariats associatifs et institutionnels, sur le terrain de la réflexion, de l’animation et de la formation. Son objectif n’est pas d’être directement sur le terrain, mais de proposer un travail en amont afin de permettre aux différents acteurs de trouver les clés de la gestion non-violente des conflits. Il est de fait au carrefour de multiples initiatives créant des ponts entre l’associatif et l’institutionnel. Il n’a pas d’ « étiquette militante », mais il est aussi au service des militants qui souhaitent organiser des actions non-violentes.
Durant cette première année, nous avons concentré nos efforts sur l’indispensable appropriation de la non-violence par les adhérents et les acteurs partenaires concernés. C’est cette démarche essentielle qui porte aujourd’hui ses fruits. Pour construire une culture de la non-violence, il est indispensable de mettre la non-violence au cœur des débats et des combats d’aujourd’hui. D’autres centres de ressources régionaux verront le jour, il faut l’espérer, mais cela ne sera pas encore suffisant. La mobilisation citoyenne tout à la fois dans des actions non-violentes contre les injustices de notre temps, dans des espaces de réflexion pour sortir de l’idéologie dominante et dans des temps de formation personnel et collectif doivent pousser les institutions politiques et sociales à investir prioritairement dans la non-violence. Celle-ci est sorti de son « ghetto » militant, elle commence à toucher un large public ; il convient désormais d’amplifier ce mouvement afin que la société civile devienne une force de proposition constructive que la société politique ne pourra plus ignorer.
[1] Simone de Bollardière, Bernard Clavel, Jean-Baptiste de Foucauld, Christian Delorme, Jean-Philippe Delpech, Miguel Angel Estrella, Albert Jacquard, Léon Maillé, Edgar Morin, Jean-Marie Muller, Alain Richard, François Roux, Marisette Tarlier, Marlène Tuininga, Colette Tolstoï, Jean Van Lierde, Patrick Viveret.
[2] L’essentiel de ce fonds documentaire provient d’un don réalisé par le président de l’association. Il a été complété en juin 2004 par le fonds Christian Brunier, décédé en mai 2004. Christian Brunier avait exprimé le vœu que ses archives et sa documentation soient léguées au Centre de ressources.