Semaine « La Non-violence est en marche ! »

Du 26 Septembre au 2 Octobre,  » la Non-violence est en marche  » :
Projection-débats, tables rondes, présentation d’outils pédagogiques, animations …

Toulouse / Tournefeuille / Colomiers

Téléchargez le dossier complet de l’évènement.

Allez, cette fois ce sera le dernier petit signe pour cette édition 2011…

Ce matin, à 8h, Benjamin et Elisabeth, accueillis par Cécile, ont planté le parcours expo dans le couloir du collège Reynerie. L’accueil chaleureux, la rencontre de la conseillère d’éducation, de l’enseignante chargée de l’intégration des élèves du primaire, puis la visite d’une classe de 4ème qui avait permanence, et enfin de la classe de 4ème SEGPA (Section d’enseignement général et professionnel adapté), tout cela a fait passer la matinée bien vite…

Marie Elisabeth, Yolande, Patricia, Meryeme et Silvana, nous ont ensuite rejoints pour animer deux temps avec les élèves de la SEGPA, d’abord les 4ème puis les 6ème/5ème. Pas toujours facile de s’écouter mais quel plaisir de parvenir à accrocher l’attention sur une question, sur un jeu et d’évoquer les violences vécues, la difficulté de faire face… « Et madame, faut bien se défendre ! » Et alors, on fait comment avec les outils de la non-violence ? Voilà bien des pistes de réflexion à creuser et creuser encore pour nous autres bénévoles, pour améliorer les outils et nos interventions !

A 16h30, un groupe d’une dizaine de représentants d’associations du quartier ont répondu présents à l’invitation du Prinicipal du Collège et sont venus découvrir le parcours expo et par là-même le Centre de ressources. Beaucoup de questions, de demandes, de projets à construire avec ces associations de quartier. De quoi rester en marche !

Nous voilà donc arrivés au terme de notre semaine de la non-violence en marche 2011 !
Inutile de vous refaire le film de ce que nous y avons vécu, vous nous avez suivi au fil des jours… juste revenir sur le plaisir pris par les bénévoles au travers de ces 8 jours pleins, denses, riches quand bien même nous mesurons dès à présent les manques, les failles, les oublis et les questions qui restent en suspens….

Ce soir un grand merci à (attention, prenez votre souffle) : Chantal, Thierry, Meryeme, Michèle G., Yolande, Yolaine, Marie Elisabeth, Geneviève, Olivier, Pablo, Elizabeth, Silvana, Emilie, Françoise, Armand, Michèle et René, Régis, Sophie, Nadège, Géraldine, Marie Odile, Adélaïde, Patricia, Céline, Parisad, Danielle, Alain, Cécile, Odile, Noël, Roseline, Aïcha, Martine et Victor !
Et un merci tout particulier à Benjamin qui nous a permis de mener à bien le projet un peu fou du « groupe 2 octobre 2011 » !

« Marche aujourd’hui, marche demain, c’est en marchant que l’on fait du chemin ! »

Journée 7

Ce dimanche, c’est à Tournefeuille que l’on se retrouve aux côtés de l’association Camino, pour fêter la Journée internationale de la non-violence.

Dans Utopia, ça sent bon le café et les croissants ! Les spectateurs de « La Fée » arrivent, plus ou moins réveillés…. L’accueil fait le reste !
Devant Utopia, le stand du Centre de ressources présente nos ouvrages et nos actions. Une fois encore, des occasions de rencontre et de partage avec des personnes venant au cinéma ou revenant du marché.

A l’intérieur, nous déroulons notre « rouleau de la solidarité » avec la marche en Inde qui officiellement démarre aujourd’hui. Emilie réalise une belle empreinte colorée qui va donner envie à Emma (6ans) de mettre toute son énergie, à son tour, dans son petit pied bien déterminé déjà ! Merci à elles qui, avec leurs couleurs, égayent le rouleau !
A l’issue de la projection où le public a ri de bon coeur, Alain et Patrick invitent les spectateurs à formuler leurs rêves pour demain et nous invitent à nous mettre en marche.

Le pique nique partagé, nous replions notre table. Comme une envie de profiter de ce beau dimanche après midi ensoleillé… Et puis rassurés de savoir qu’en notre absence, les jeux coopératifs mis à disposition de Camino, prolongeront notre action auprès des spectateurs de l’après midi !

A demain pour notre dernière intervention en collège qui clôturera notre semaine ….
Et en attendant, bon début de semaine à chacun-e !

Journée 6


Waouh, quelle journée !

En voici quelques flashs…

 

… deux enfants, trois bénévoles du Centre, cinq passants invités, dessinent ensemble au milieu de la place du Capitole et de l’agitation grâce au crayon coopératif … plus tard, Victor, le boa non constrictor, dernière création coopérative de Martine, fait son entrée et glisse au travers de la place …

 

… dans les rues de Toulouse, vous l’avez peut-être croisé, Thierry promène les chariots avec des panneaux du Parcours expo, se pose ici ou là et laisse les personnes s’approcher et découvrir….

 

…. deux personnes venues de Auch pour trouver un intervenant sur la non-violence échangent avec Michèle venue de Cahors pour tenir le stand sous le regard attentif de Roseline et Noël de St Brieuc…

 

…. le vent souffle fort sur la place et la sortie du parachute semble compromise, c’est sans compter sur la ténacité de Meryeme qui fera voler les couleurs de celui-ci au milieu de la place grâce à l’aide de passants et d’organisateurs curieux de découvrir ce jeu coopératif …

 

… devant le stand du Centre de ressources, ça ne désemplit pas et nos voisins de stand s’inquiètent un peu ! Il faut dire que nous sommes nombreux pendant toute la journée à nous succéder dedans et devant le stand pour renseigner, informer, faire connaître le Centre, son projet, ses actions… Gageons qu’après cette journée, des personnes viendront pousser la porte d’une permanence d’un mercredi ou d’un samedi….

 

…. l’après midi, salle Osète, le Parcours expo fait très belle impression, les tables de présentation des livres et des outils pédagogiques du Centre attirent les personnes entre les deux tables rondes….

 

… 50 personnes assistent à la table ronde « éducation et non-violence ». Il y est question des rituels apaisants, de médiation, de violence institutionnelle faite aux enfants et aux personnels, de proposition de loi déposée en juillet 2011 par 51 sénateurs pour une éducation à la résolution non-violente des conflits…. Inutile de vous en dire plus, tout a été enregistré par Vox Echo et sera bientôt accessible sur le web pour ceux qui n’ont pas pu être là….

 

… et le soir, 30 personnes autour des représentants de mouvements de résistance utilsant des moyens d’action non-violents, ont échangé sur la nécessité de résistance face aux injustices et la nécessité de s’unir pour cela. Le frère Richard nous a invité à être des « éveilleurs d’humanité ». Et là encore, la table ronde est enregistrée sur la web radio et aussi sur TV Sol. Dès que nous aurons la possibilité, nous vous indiquerons comment voir ou entendre les témoignages et les échanges…

 

… 23h, tout est rangé pour nous, toulouse vit au rythme de sa nuit et nous repartons, fourbus et la tête pleine d’émotions, d’idées, de perspectives ! Voilà que l’on se prend à parler du 2 octobre 2012 déjà….

 

Alors, continuons à marcher ensemble et profitons de la journée internationale de la non-violence, date anniversaire de la naissance de Gandhi pour nous retrouver à Utopia Tournefeuille et rêver la suite !


Journée 5


Cette fois, l’animation de ce vendredi a été à l’intérieur du Centre de ressources….

Une vraie ruche où chacun s’active à préparer les derniers cartons, vérifier que tout est okay, faire les dernières photocopies (car nous n’avons plus de plaquettes)… et aussi à échanger sur nos vécus de la semaine, les moments forts, les anecdotes que chacun-e d’entre nous ont vécu depuis lundi… Et aussi préparer le « rouleau de la solidarité » avec la Marche 2012 en Inde, sur lequel nous vous proposerons de laisser vos empreintes pour nous associer à cet évènement dont le Centre vous reparlera au fil de l’année….

 

Le soir, à la salle n°5 du Cantal de Colomiers, nous étions une trentaine à visionner la Marche des gueux en présence de Louis Campana et d’un jeune membre de Ekta Parishad. L’occasion de revoir ce film et d’en apprendre encore sur les conditions de cette marche 2007. Et surtout, se projeter ensuite dans le débat, sur la Marche prévue en 2012 et à laquelle Louis nous invite à nous associer de toutes les façons possibles. Nous en reparlerons ensemble car toutes les idées seront à élaborer au fil des mois à venir.

 

Nous avons eu le grand plaisir d’accueillir à cette soirée ciné-débat, nos deux animateurs de St Brieuc, Roseline et Noël, avec qui nous avons fait en 2010 ce fameux week-end de formation à l’animation du Parcours expo ! Ils sont venus constater comment le Centre avait évolué avec cet outil d’animation et comment le « grain de folie » avait germé dans notre groupe. Ils demeurent avec nous jusqu’à lundi, vous les rencontrerez sûrement !

 

Alors rendez vous place du Capitole ou à la salle Osète aujourd’hui pour le plaisir

Journée 4

Belle journée qui démarre à 8h du matin au collège Berthelot à Toulouse. Sept animateurs pour faire découvrir le parcours expo à 60 jeunes collégiens de classe de 5ème et 6ème. Petits jeux de réveil pour les groupes de 8h30 et exercices de yoga pour retrouver de la sérénité après la récré, afin de pouvoir aborder les échanges sur violence et non-violence. Nous avons été accompagnés pendant la journée par Pablo, médiateur au sein du collège et adhérent du Centre de ressources et nous y avons rencontré l’infirmière et le médecin scolaire, une enseignante d’histoire géographie et le principal.

 

A la pause de midi, Benjamin et Geneviève sont allés au studio de la radio Canal Sud (92.2) pour participer à un direct sur l’actualité locale. Une occasion de présenter la projection du soir à Utopia et de la resituer dans le contexte de l’évenement « La non-violence est en marche », des actions du Centre de ressources et plus globalement de la non-violence.

 

Enfin, à 20h30, la salle n°2 d’Utopia était pleine pour « Désobéissance(s) civile(s) ». On a même dû refuser du monde ! Benjamin a introduit le film, puis après la projection émouvante et stimulante, Thierry a animé les échanges entre Dominique Liot pour les  Robins des bois de l’énergie, Jacques Dandelot pour les Faucheurs volontaires et Marie Pascale Couttausse pour le Réseau éducation sans frontières. De nombreuses questions de spectateurs pour arriver à comprendre la motivation de chacun, ce sursaut qui fait réagir face à l’injustice que représente telle ou telle situation, la nécessité de passer à l’action quitte à prendre des risques. Une spectatrice a pu évoquer sa décision d’entrer en désobéissance au sein de son administration refusant de continuer à travailler au sein d’un service public qui néglige l’humain ! Moment fort pour tous et plein d’encouragement pour elle !
A l’extérieur de la salle de projection, une table de presse réunissait entre autres, notre collection de livrets « Culture de non-violence » et des ouvrages sélectionnés par les membres de la commission documentation. Une occasion de rencontrer des spectateurs et de prolonger les échanges. Belle journée qui se termine à minuit….

 

Allez, ensemble on continue à marcher !

Et vendredi, ce sera « La marche des gueux » à la salle n°5 du Cantal à Colomiers, en présence de Louis Campana !

Journée 3

J 3, c’est mercredi et nous reprenons contact avec Toulouse et installons le parcours expo devant le Centre culturel d’Alban Minville.

 

Beaucoup de passage dans ce Centre culturel où les habitants du quartier viennent pratiquer différentes activités. Des contacts se nouent avec ces personnes de passage. Nous découvrons des associations locales et passons la journée dans le soleil de la place, au rythme du quartier Bellefontaine !

 

L’après midi, des jeunes participent à l’animation proposée par nos trois animateurs du jour : Marie Elisabeth, Benjamin et Olivier. Pour Olivier, c’est une première et il avoue s’y être régalé. Avec ces jeunes, les discussions sur leurs ressentis de la violence sont riches. Permettre l’expression des différents points de vue, identifier ce qui se passe en nous, écouter l’autre et expérimenter la différence, le tout à partir d’évenements de la vie quotidienne…

Les animateurs habituels de ces jeunes ont participé eux aussi au temps d’animation et ils souhaitent vivement que cette intervention ait des suites.

 

Et pour nous accompagner aujourd’hui, un proverbe wolof du Sénégal :

 » Il n’y a pas deux personnes qui ne s’entendent plus, il y a seulement deux personnes qui n’ont pas discuté. »

 

Journée 2

Mardi, nos pas nous ont menés à Montauban où une vingtaine de membres du Centre de ressources sur la non-violence se sont retrouvés pour la conférence donnée par Thomas D’Ansembourg : « Cessez d’être gentils, soyez vrai ».
C’est aussi le titre de son livre (aux éditions de L’Homme) que vous pouvez trouver au Centre, en prêt (quand il est disponible) et à la vente.

Des adhérents du groupe Cahors et des adhérents de la région toulousaine ont été accueillis par ceux du groupe de Montauban. Belles rencontres à cette occasion !

Thomas D’Ansembourg nous invite, entre autre, à :
– prendre du temps pour être soi afin de pouvoir rencontrer l’autre…
– nous accorder du temps de nettoyage émotionnel comme nous prenons le temps d’une douche quotidienne…
– faire bon accueil et « déguster » nos différences…

La table ronde « éducation et non-violence » abordera ces apprentissages relationnels de base. Alors, rendez-vous samedi 1er octobre à 16h place Osète, espace Duranti à Toulouse !

Belle journée à vous !

Journée 1

« La non-violence est en marche » et nous commençons notre périple….
Aujourd’hui lundi, nous étions 9 animateurs du parcours expo « la non-violence, une force pour agir » reçus par l’ITEP Château Sage (Institut thérapeutique éducatif et pédagogique) à Toulouse.

Très bel accueil de la part du personnel de l’établissement que nous remercions vivement !
Les personnels et des partenaires de l’ITEP sont venus ce matin découvrir le parcours et les activités du Centre !

Dans l’après midi, les animateurs en trois groupes ont accueilli une quinzaine de jeunes autour des panneaux « la colère », « qui dit qu’un acte est violent ? » et « c’est la crise, comment s’en sortir ? »
Beaucoup de paroles échangées, des explications, des interrogations sur la violence et la non-violence…

Cette intervention a fait l’objet d’un enregistrement par un animateur de Canal Sud (92.2); il va maintenant animer un atelier radio avec les jeunes de l’ITEP. Vous serez informés dès que possible sur la date et l’heure de la diffusion de leur travail !

Une journée dense pour ce début de « marche » où lors de cette semaine, nous espérons avoir le plaisir de vous croiser !

 

Programme de la semaine :

Merci aux médias qui parlent de notre évènement :

La toute  jeune webradio Vox-echo nous suivra pendant la semaine.

http://www.vox-echo.org/

L’agenda Militant Démosphère :

http://toulouse.demosphere.eu/

Le journal gratuit éco-citoyen Human et Terre:

http://www.humanterre.org/

 

Centre de médias indépendants de Toulouse.

http://toulouse.indymedia.org/

La revue de l’association

Nature et Progres.

http://www.natureetprogres.org

La web télévision associative, libre et indépendante en Midi Pyrénées :

http://tvbruits.org/

LE LOT EN ACTION

http://www.lelotenaction.org/

 

CANAL SUD

http://www.canalsud.net/

 

 

Résolution de l’ONU pour une journée internationale de la non-violence, 2007

L’Assemblée générale de l’ONU décide, avec effet à sa soixante-deuxième session et guidée par la Charte des Nations Unies, de célébrer chaque année, le 2 octobre, la Journée internationale de la non-violence, étant entendu que la Journée internationale sera portée à
l’attention de tous afin qu’elle puisse être célébrée et honorée à cette date .

Continuer à lire … « Résolution de l’ONU pour une journée internationale de la non-violence, 2007 »

Hommage à Christian Brunier

Notre ami Christian Brunier du Mouvement pour une Alternative Non-violente est décédé le 18 mai 2004 à l’âge de 52 ans, suite à une opération consécutive à une infection pulmonaire.
Militant de la non-violence depuis 1974, Christian Brunier a été de tous les combats et les débats qui ont jalonné l’histoire de la non-violence en France depuis 30 ans.

Notre ami Christian Brunier du Mouvement pour une Alternative Non-violente est décédé le 18 mai 2004 à l’âge de 52 ans, suite à une opération consécutive à une infection pulmonaire. 

Militant de la non-violence depuis 1974, Christian Brunier a été de tous les combats et les débats qui ont jalonné l’histoire de la non-violence en France depuis 30 ans.

Il avait été l’un des initiateurs du 1er Salon international des initiatives de paix qui s’est tenu à Paris en juin 2004.

Il était un ami proche d’Alain Refalo, président du Centre de ressources, qu’il avait rencontré dans le cadre du MAN à Paris en 1985.

Christian Brunier avait exprimé le désir, avant d’entrer à l’hôpital, de faire don de ses archives et de ses ouvrages au Centre de ressources au cas où il lui « arriverait malheur ». Ses archives sont désormais dans nos locaux. Nombre de ses ouvrages ont été intégrés dans le centre de documentation. Ils comportent la mention « Fonds Christian Brunier ».

Fonds Christian Brunier pour l’action non-violente 

Christian Brunier en mars 2003 sur la péniche « Alternat » où il organisait les « lundis de la non-violence » avec le MAN.

Autobiographie, février 2003
L’héritage de Gandhi, novembre 1999
Témoignage d’Alain Refalo, 25 mai 2004

Autobiographie (février 2003)

D’aussi loin qu’il m’en souvienne, j’ai toujours abhorré la violence, est-ce l’assassinat de Martin Luther King, celui 3 mois plus tard de Kennedy ou bien la rencontre de Jean-Pierre Lanvin qui m’a mis sur les chemins de la non-violence ?

Un beau matin de 1974, avec pour tout bagage un Bac B, la bible et « Aden-Arabie » de Paul Nizan, je prends la route de l’Inde avec deux copains de La Martinière (Lycée lyonnais). Je vis ce périple de 6 mois comme un voyage initiatique au coeur du gandhisme, mais l’Inde non-violente se dérobe voire trahit l’héritage du « Père de la nation ». Durant mon séjour, l’Union indienne procède à sa première « expérience nucléaire pacifique ». Les vieux compagnons du Mahatma rencontrés à Sevagram se méfient des Chinois et Vinoba est à mi-chemin entre la défense des vaches sacrées et le non-attachement hindouiste  pour oser quelques propos intelligibles sur la situation. La veille de mon départ, pressé de lui poser « la » question qui me cheville au corps, il me dit :  » Go an see Shantidas ! ». De retour à Lyon, je prends contact avec l’Arche de Lanza del Vasto mais les conditions d’entrée à la communauté me vexent, n’ai-je pas fait mon « pèlerinage aux sources » ?

Je rejoins alors le Mouvement Lyonnais d’action non-violente (MLANV) qui deviendra le MAN Lyon quelques semaines plus tard. Après un accueil glacial lors d’une permanence du CLO (Comité de lutte des objecteurs), ma persévérance finit par payer. Christian Mellon et Jacques Delorme entre autres, favorisent mon intégration. Deux actions mémorables vont me conduire dans l’arène sociale : une manifestation conduite par des brebis, en soutien aux paysans du Larzac et la lutte des femmes prostituées dont notre local de la rue Mercière, est devenue l’épicentre. Christian Delorme, alors aumônier du mouvement du Nid est celui par qui le scandale arrive… Adoubé par le groupe lyonnais, mon intégration au Centre Chavez de Paris fin 1975 est immédiate, je poursuis alors mon action dans la perspective des « États généraux de la prostitution ». En avril 1981, Christian Delorme entame une grève de la faim illimitée pour dénoncer les expulsions de jeunes immigrés dits de la « deuxième génération ». J’anime le comité de soutien parisien, comme en décembre 1983, lors de l’arrivée à Paris de la « Marche pour l’égalité des droits et contre le racisme », projet né aux Minguettes sous le double parrainage de la Cimade et du MAN de Lyon.

Dans l’intervalle, je prends fait et cause pour le combat non-violent d’une poignée de paysans et d’habitants du « plateau inspiré » du Larzac. Avec mes camarades maoïstes (1) et non-violents des Comités, nous nous retrouvons tous les mois aux « coordinations » qui élaborent la stratégie susceptible de contrecarrer le projet d’extension du camp militaire. Avec eux et le Codene (2), je prends un part active dans l’organisation du rassemblement pour des « Rencontres internationales pour la paix » (août 1981) et du rassemblement « Pour le gel nucléaire » (août 1983).

Dès mon arrivée à Paris, je suis remarqué par Jacques Sémelin qui me confie le secrétariat de la partie du Texte d’orientation politique (TOP) du MAN qu’il est chargé de rédiger : « Vers la défense populaire non-violente ». La rencontre de Jacques de Bollardière finit par me convaincre de faire de cette question, un engagement majeur des vingt dernières années à travers mon implication dans Artisans de Paix (81-84), Stop Essais, au sein de la Campagne d’opposition aux ventes d’armes (COVA), plus récemment dans le Collectif français pour un contrôle des transferts d’armes (97-02). Parallèlement à ce lent travail de dé-construction du complexe militaro-industriel, je frotte ma réflexion à celle des membres de l’IRNC avec qui je prépare le colloque de Strasbourg sur « Les stratégies civiles de défense » (novembre 85) puis de mes amis lyonnais du CDRPC que je rejoins en 1994, à la faveur du lancement de l’Observatoire des transferts d’armements.

Depuis 3 ans, j’ai changé de registre m’investissant prioritairement dans la construction de la paix, soeur de la justice et du droit, à travers l’association « Équipes de paix dans les Balkans ». J’anime une commission ad hoc au sein de la Coordination française pour la Décennie internationale de la promotion d’une culture de la non-violence et de la paix, chargée d’organiser au printemps 2004, un salon grand public « des initiatives de paix ». Dans le même esprit, je viens de rejoindre une nouvelle association présidée par Yazid Kherfi (3) ; un authentique mauvais garçon de Mantes-la Jolie converti à la « thérapie sociale » initiée par Charles Rojzman. L’objectif de « Pouvoir d’Agir » est de « transformer la violence en conflit » dans les quartiers, dans les cités, en invitant les habitants à devenir eux-mêmes les artisans de cette transformation.

Christian Brunier, Février 2003

(1) Issus de la Gauche ouvrière prolétarienne (mouvement maoïste) et de l’Organisation communiste des travailleurs : scission de la GOP.

(2) Comité pour le désarmement nucléaire en Europe dont les principaux animateurs furent Jacques Berthollet, Sylvie Mantrant, Christian Mellon et Bernard Ravenel.

(3) Centre de documentation et de recherche sur la paix et les conflits, 187 montée de Choulans, 69005 Lyon.

(4) Cf. « Repris de Justesse », La Découverte, en cours de réédition. Contact : Pouvoir d’Agir, 4bis rue de Tlemcen, 75020 Paris.

L’héritage de Gandhi (article inédit écrit peu après le 50ème anniversaire de la mort de Gandhi)

Ceux qui s’accordent à encenser Gandhi pour sa grandeur morale récusent généralement sa qualité d’homme politique. Et pourtant, le leader indien recèle de multiples facettes : le « Mahâtma » (« la grande âme ». Tagore), « fakir séditieux à demi-nu » (Churchill), « pèlerin en quête de la vérité » (Nehru), « pur héros » (Lanza del Vasto) ou « stratège politique ». Jamais homme ne suscita de jugements si diamétralement opposés. La clé de ce personnage complexe est sans doute donnée par Nehru dans son livre Ma vie et mes prisons. Il montre que la vérité de cet homme hors normes se dérobe toujours à l’analyse. En définitive, on peut se demander, 50 ans après sa mort, si Gandhi fut « le politicien le plus saint ou le saint le plus politicien ».

De quoi sommes-nous redevables à cet homme qui a « inauguré dans la politique humaine le plus puissant mouvement depuis près de deux mille ans » (Romain Rolland) ? Est-il l’inspirateur de l’idée de non-violence ? Rien n’est moins sûr. Le concept d’ahimsa – que Gandhi définissait comme la « bienveillance envers tout ce qui vit » et qui guida sa conduite au tout début de son action fit son apparition en Inde au VIe siècle avant notre ère au sein du jaïnisme. L’ahimsa qui se définit comme le refus catégorique du recours à la violence fut développé par le Bouddha. Quatre siècles plus tard, on trouve dans le Sermon sur la montagne un enseignement analogue. Gandhi s’inspira de ces différentes traditions mais également de Tolstoï avec qui il entretint une correspondance passionnante. Est-ce à lui que nous devons l’action non-violente, cette « manière spécifique d’agir » excluant tout recours à la violence meurtrière ? La réponse est négative. Plusieurs chercheurs ont montré que les modes d’action non-violents furent adoptés dès l’Antiquité. Au XIXe siècle, les Hongrois résistèrent à la domination autrichienne (1859-1867) et les Finlandais à la russification de leur pays (1898-1905) par des moyens non-violents. De même, avant que Gandhi n’entre en scène, les tactiques non-violentes du général Da Silva Rondon (1910-1947) avaient brisé l’hostilité de treize tribus guerrières au cour des terres vierges du Brésil. Pensée ou action, la non-violence était déjà à l’ouvre quand le jeune Mohandas la découvrit pour la première fois en Angleterre, à travers le mouvement des suffragettes. Pourtant Gandhi renouvelle complètement la vision que l’on pouvait avoir de la non-violence en transformant cette sagesse en l’instrument politique qui allait contraindre les Anglais à se séparer du plus « beau joyau de la couronne ». C’est précisément dans l’application des « principes de non-violence » à la libération des Indes du joug colonial que Gandhi dévoile son génie. Le chef du parti du Congrès dégage un nouvel horizon à l’humanité souffrante en étant « le premier leader à penser la non-violence en termes de stratégie politique » affirme l’historien Jacques Sémelin. On peut même dater l’événement précise-t-il.

Un instrument universel d’émancipation au service des opprimés. En effet, le 11 septembre 1906, jeune avocat au Transvaal, Gandhi fit prêter serment à la communauté indienne réunie dans le théâtre de Johannesburg « de ne jamais se soumettre à la Loi noire ». Il s’agissait d’un projet visant à obliger les Asiatiques à se faire inscrire sur les registres de police afin de leur délivrer un certificat d’identité muni des empreintes des dix doigts. Cette mesure infamante et discriminatoire fut le point de départ des campagnes de désobéissance civile de Gandhi. Depuis cette journée historique de 1906, la non-violence est devenue un instrument universel d’émancipation au service des opprimés. Elle s’est développée aux Etats-Unis avec Martin Luther King et César Chavez, en Afrique avec Albert Luthuli et Desmond Tutu, en Amérique latine avec Dom Helder Camara, Mgr. Proano, José Mario Carvalho de Jesus, le Service Paix et Justice (Serpaj) co-fondé par le Prix Nobel de la paix, Adolfo Perez Esquivel, le mouvement des sans-terres au Brésil, avec Mgr Ruiz Garcia au Chiapas, en Asie avec Mgr Francisco Claver et Cory Aquino (Philippines), avec le mouvement des étudiants chinois, la résistance du peuple tibétain à l’invasion chinoise et Aung San Suu Kyi en Birmanie. Sur notre continent européen, les exemples de luttes non-violentes ou de résistances civiles viennent à l’esprit de tous, particulièrement en France, que l’on fasse référence au sauvetage des juifs au Chambon-sur-Lignon, à la lutte du Larzac, à la Marche des Beurs, aux actions directes non-violentes de l’association « Droit au logement », au mouvement des sans-papiers ou à « l’appel à désobéir » contre le projet de loi Debré lancé par 66 cinéastes. Longtemps méconnues, négligées ou méprisées, les expériences des mouvements civiques agissant de façon non-violente font aujourd’hui l’objet d’études sérieuses.

2/Ces formes politiques de combat non-violent ne garantissent pas le succès ainsi qu’en atteste la répression sanglante des étudiants de la place Tien An Men. Comme dans toute stratégie, de multiples facteurs doivent être réunis pour en assurer la réussite. L’analyse la plus pénétrante de l’action de Gandhi a été faite par Simone Panter-Brick dans son livre Gandhi contre Machiavel, elle en tire la conclusion que « l’efficacité des campagnes politiques gandhiennes est fonction de la force organisée appuyée par l’action du nombre (…). Il serait illusoire de penser que les techniques non-violentes – au nombre de 198 selon le chercheur et politologue américain, Gene Sharp – puissent être appliquées comme des « recettes ». Le discernement politique est préalable à toute stratégie de l’action, c’est-à-dire à l' »organisation offensive des forces non-violentes en vue d’un objectif précis ». En cette matière, le choix de la période la plus favorable au revirement des autorités, le point d’application du combat (Loi noire, impôt sur le sel…) ou « prise » révélant l’injustice ou le conflit et les moyens de communication pour le faire savoir comptent tout autant que les méthodes utilisées pour parvenir au but fixé.

Ne faudrait-il pas encore dissiper un malentendu à propos de la « la non-violence » ? Est-elle de nature éthique ou politique ? Est-elle une sagesse ou une technique ? Le mouvement non-violent oscille constamment entre ces deux polarités. Au premier niveau d’analyse, on peut comprendre la non-violence comme un mode d’action éthico-politique. Celui-ci repose sur le principe de cohérence entre les moyens et les fins illustré par la formule « les moyens sont des fins qui se font ». L’usage de modes d’action excluant la violence est déjà la préfiguration de la société pacifiée, juste et fraternelle vers laquelle tendent tous nos efforts. On ne peut bâtir une société juste « sur un monceau de cadavres », n’est-ce pas un enseignement essentiel de l’échec du stalinisme et de la plupart des mouvements révolutionnaires qui ont cru faire le « bonheur de l’humanité » sans égard pour les moyens utilisés puisque « seules importent les fins » ?

Il serait cependant dangereux d’inverser le rapport entre les moyens et les fins en considérant l’objectif à atteindre comme sans importance. L’usage de moyens non-violents n’assigne pas automatiquement des objectifs justes à ceux qui s’en font les champions comme le montre la grève des camionneurs qui a préparé la chute d’Allende au Chili. La recherche inlassable de la justice et de la liberté pour tous est l’étoile du berger du militant non-violent, cette finalité exige de lui qu’il fasse usage de moyens qui ne contredisent pas cette utopie.

Dans le monde tel qu’il est, cette exigence morale souffre quelques rares exceptions. La tragédie de Srebrenica et du Kosovo veut nous rappeler que le pire n’est plus incertain et que le moyen encore le plus sûr de parer à l’urgence, faute d’acteurs non-violents prêts à s’interposer entre les bourreaux et leurs victimes, peut être l’intervention armée. Cet humble conviction peut prévenir les « artisans de paix » de ne jamais figer leur conception vivante de la non-violence en une nouvelle idéologie que rien ne distinguerait plus du pacifiste radical qui préfère « la paix à tous prix », formule consacrant la trahison des valeurs qui donnent sens à l’histoire humaine.

Christian Brunier
membre du MAN Paris Ile de France

Sources :

– « Gandhi contre Machiavel ». Simone Panter-Brick. Éditions Denoël, 1963
– « Gandhi et la non-violence ». Suzanne Lassier. Ed. du Seuil. 1970
– « La non-violence ». Christian Mellon et Jacques Sémelin. PUF (coll.Que
sais-je ?, n° 2912), 1994
– « Non-violence : Ethique et Politique ». MAN/FPH. 1996
– « Gandhi, l’insurgé ». Jean-Marie Muller. Ed. Albin Michel. 1997
– Revue : « Alternatives Non-Violentes » n° 100 et 102 (BP 27 – 13122 Ventabren)

Témoignage d’Alain Refalo, 25 mai 2004

La douleur de la disparition brutale de Christian Brunier est toujours aussi vive et nous pouvons mesurer aujourd’hui combien son départ soudain a quelque chose de cruel et d’injuste.

Vendredi, lors de ses obsèques à l’église Notre-Dame de Nazareth, les témoignages de la famille et d’amis du MAN convergeaient pour saluer son entier dévouement à la cause de la non-violence, particulièrement au service du MAN.

Christian ne ménageait pas son énergie, ne calculait pas son temps ; il était au service des idées qu’il défendait. Pour cela, il a sacrifié sa santé, il a donné sa vie pour des projets au service de la paix entre les hommes.

Je l’ai rencontré en 1985 à Paris ; venu de Toulouse, je commençais mon service civil d’objecteur de conscience. C’est Christian qui a été durant ses premières années à Paris, particulièrement lorsque j’ai pris la responsabilité du secrétariat national du MAN en 1988, celui qui m’a le plus conseillé, le plus aidé. Nous avions le même goût du travail bien fait, tant dans l’animation des réunions que dans l’organisation des actions. Nous sommes devenus complices, amis, confidents et je resterai éternellement reconnaissant à Christian pour tout ce qu’il m’a transmis et appris.

Cet été au Larzac, nous étions côte à côte pour tenir le stand commun MAN/ANV, un modèle d’organisation « à la Brunier » que nous avons tous saluée. Après le Larzac, Christian était venu passer deux jours dans notre maison des Cévennes avec Patrick Teil. Je peux dire qu’il était épuisé, mais fier d’avoir encore une fois servi la cause de la non-violence avec passion, énergie et conviction. Il était particulièrement heureux d’avoir entendu le samedi soir son vieil ami Léon Maillé prononcer un discours mémorable aux jeunes générations rassemblées pour le concert.

En relisant ses messages depuis cet été, j’ai été frappé de constater combien Christian savait être à l’écoute des préoccupations des autres. Sa bienveillance s’exprimait dans des mots tout simples qui allaient droit au coeur et qui disaient l’essentiel. Je regrette tout particulièrement qu’il n’ait pu connaître le Centre de ressources sur la non-violence de Midi-Pyrénées que des citoyens de l’agglomération toulousaine ont créé en septembre et qui a ouvert ses portes au mois de mars. Que d’encouragements j’ai reçus de la part de Christian qui avait conscience que ce projet novateur était porteur d’avenir…

Le jour de son entrée à l’hôpital, le 30 mars, alors qu’il attendait le taxi, je l’ai eu une dernière fois au téléphone. Il avait conscience de la gravité de l’opération et de ses risques. « Je suis confiant et j’ai le moral » m’avait-il dit.

 

Fonds Christian Brunier pour l’action non-violente

Les amis qui ont partagé les combats non-violents de Christian depuis 30 ans, en lien avec sa famille, ont décidé de créer un fonds spécial pour financer des actions qui poursuivent ses engagements passés. Ils entendent ainsi préserver sa mémoire, et surtout, donner une continuité à son activité non-violente.

Pourquoi le Fonds Christian Brunier ?


Les amis qui ont partagé les combats non-violents de Christian depuis 30 ans, en lien avec sa famille, ont décidé de créer un fonds spécial pour financer des actions qui poursuivent ses engagements passés. Ils entendent ainsi préserver sa mémoire, et surtout, donner une continuité à son activité non-violente.

Ce fonds est plus particulièrement destiné à financer :

des actions non-violentes qui prolongeront les engagements de Christian décrits dans ce document ;

– des formations à l’action non-violente.

Par leur engagement à contre-courant, par leur profil non conventionnel ou alternatif, ces actions resteraient difficiles à financer par des fonds publics ou privés classiques.

L’objectif est, pour une première étape, de réunir 10000 € (afin de créer un capital initial dont les intérêts serviront au financement de ces actions).

 

Non-Violence XXI

Les fondateurs du Fonds Christian Brunier ont demandé à Non-Violence XXI de prendre en charge la création et la gestion de ce fonds conformément à une convention qui précise les règles pour la collecte et la redistribution des fonds collectés. Cette convention est disponible sur simple demande.

Non-Violence XXI, Fonds Associatif pour une culture de non-violence au XXIe siècle regroupe 11 organisations non-violentes françaises avec le soutien de la Fondation de France et de plusieurs personnalités fondatrices. Son but : promouvoir une culture de non-violence en France et dans le monde.

Nos engagements

Non-Violence XXI s’engage auprès de tous les donateurs à :

– affecter au Fonds Christian Brunier tous les dons reçus ;

– les informer 2 fois par an de la destination précise de ces dons ;

– envoyer systématiquement un reçu fiscal pour les déductions d’impôts.

 

Les fondateurs signataires

Anne Catherine Bisot

Marie Hélène Bunoz

Martine Dufour

Bruno Barrillot

Patrice Bouveret

Jean-Pierre Brunier

François Marchand

Serge Perrin

Alain Refalo

Patrick Teil

 

 

« Nous avons rencontré peu de personnes, dans nos existences, à qui cette qualification « artisan de paix » ait aussi bien convenu qu’à Christian. […] une paix exigeante, fondée sur la justice pour tous, nourrie d’une indignation contre toutes les formes de violence, toutes les atteintes à la dignité de l’homme, toute les attitudes de refus de la fraternité universelle… », Père Christian Mellon, lors de l’homélie funèbre du 21 mai à Paris.

Hommage à Christian Brunier

 

 

 

Pour plus d’informations, pour faire un don :
 

Non-violence XXI : 114, rue de Vaugirard  75006 – Paris – Tél. : 01 45 48 37 62

nonviolence21@free.fr – www.nonviolence21.com


Lancement du Fonds Christian Brunier le samedi 28 mai 2005

 

Les amis de Christian Brunier  et le MAN Ile-de-France

ont le plaisir de vous inviter à la rencontre organisée en mémoire de Christian Brunier, décédé le 18 mai 2004 :

Samedi 28 mai 2005 sur la Péniche Alternat de 13h30 à 18h00

§    A partir de 13h30 : accueil à bord

§ 14h : évocation de l’action et de la vie de Christian Brunier par Yazid Kherfi (Pouvoir d’Agir), Bruno Barrillot (CDRPC), Pierre Dufour (EpB et MAN) et Léon Maillé (paysan du Larzac)

§ 15h : présentation d’un montage diapo sur la vie de Christian par Serge Perrin  entrecoupée  d’évocations personnelles et libres des personnes présentes

§ 16h30 : lancement officiel du « Fonds Christian Brunier pour l’action non-violente », courte présentation des objectifs par François Marchand suivie de la signature officielle de l’acte de création du fonds par les fondateurs à l’origine de cette initiative.

§ 17h : échanges autour d’une petite collation.

La liste des intervenants n’est pas définitive.

Entrée libre (participation aux frais souhaitée)

La journée aura lieu sur la Péniche Alternat, quai de Bercy, rive droite, à mi-distance des ponts de Bercy et de Tolbiac.

Métro Bercy, 75012 Paris. Possibilité de parking sur le quai.

INSCRIPTION SOUHAITEE.

Renseignements au : 01 64 27 16 08  jorge.fievet@wanadoo.fr

Christian Brunier, une mémoire toujours vive

 

Christian Brunier nous a quitté le 18 mai 2004 suite à une lourde intervention chirurgicale. Depuis ce jour, sa mémoire est restée vive et sa vie d’actions et d’engagements demeure un exemple pour nous tous et toutes.

Christian préparait une réunion, une manifestation, une action non-violente avec le même sens aigu de l’organisation ; il avait le souci que chacun y trouve sa place sans rechercher à se mettre lui même en valeur. Aucun détail ne lui échappait et son souci de la bonne communication était permanent. Sa préoccupation pour trouver des financements était elle aussi rigoureuse et efficace. Toutes ces qualités ont fait de lui un acteur atypique, apprécié et irremplaçable dans les milieux de l’action non-violente.

Ses trente années d’activités non-violentes ont commencé en 1974, au retour d’un « voyage initiatique » dans l’Inde de Gandhi : il entre alors dans le mouvement non-violent et y restera actif jusqu’à sa mort. D’abord tenté par l’objection de conscience (il renverra son livret militaire), il se mobilise contre l’extension du camp militaire du Larzac, puis contre les essais nucléaires et les ventes d’armes, pour le droit des immigrés. A partir de 2000, il s’engage auprès des volontaires de paix dans les Balkans et s’intéresse aux problèmes des violences dans les banlieues ; il acceptera, en 2003, de co-organiser le premier « Salon des initiatives de paix » ; il est mort un mois trop tôt, sans assister au succès de cette initiative.

30 ans de réflexions et d’actions non-violentes

En 1974, Christian Brunier adhère au MLANV (Mouvement Lyonnais d’action non-violente) qui devient la même année le MAN (Mouvement pour une alternative non-violente) de Lyon. Il participe à la manifestation pour le Larzac conduite par des brebis et à la lutte non-violente des femmes prostituées aux côtés de Christian Delorme.

En 1975, il « monte » à Paris (adhésion au groupe « César Chavez », MAN de Paris) et prend rapidement des responsabilités au niveau des instances nationales du MAN où il s’intéresse particulièrement aux questions d’armement et de défense.

C’est dans ce mouvement qu’il rencontrera Jacques de Bollardière qui (selon ses propres termes en 2003) « finit par [le] convaincre de faire de cette question, un engagement majeur ». Il participera alors à la rédaction du « Texte d’orientation politique du MAN, notamment la partie qui s’intitule « Vers la défense populaire non-violente ». Ce travail de réflexion, il le poursuivra au sein de l’IRNC (Institut de recherche sur la résolution non-violente des conflits) avec qui il prépare le colloque de Strasbourg (1985) sur « les stratégies civiles de défense ». C’est aussi ce désir de réflexion qui le pousse à collaborer avec le CDRPC (Centre de documentation et de recherche sur la paix et les conflits) à Lyon ; il en sera le président entre 1992 et 1996.

Les années 75-81 sont aussi marquées par son action au sein du « Comité Larzac » de Paris ; il sera présent tous les ans sur les actions non-violentes du plateau du Larzac. En 1981, il est toujours aux côtés de Christian Delorme qui entame une grève de la faim pour dénoncer les expulsions des jeunes immigrés dits de « deuxième génération ». En 1983, il participe au comité de soutien parisien qui accueille l’arrivée de la « Marche pour l’égalité des droits et contre le racisme » souvent nommée « Marche des beurs ».

De 1981 à  1983, il est actif au sein du CODENE (Comité pour le désarmement nucléaire en Europe) qui lutte contre les « Euromissiles ». Cette action contre l’arme atomique et les ventes d’armes, il la poursuit au sein d’Artisans de paix, de « Stop Essais » et de la COVA (Campagne d’Opposition aux Ventes d’Armes), puis, à partir de 1997 au sein du « Collectif français pour un contrôle des transferts d’armes ». Bien que n’ayant jamais adhéré au parti des Verts, il s’en sentait très proche et participait régulièrement aux travaux de leur commission « Paix et désarmement ».

En 2000, il s’investit dans « Equipes de paix dans les Balkans » (EpB). Il participe au lancement des premières actions de communication de Non-Violence XXI. Pendant deux ans, il anime « Les Lundis de la non-violence » du MAN Ile de France sur la Péniche de la paix « Alternat ». Il rejoint également l’association « Pouvoir d’Agir » qui travaille auprès des jeunes de banlieues difficiles. En 2003, il anime la commission « Salon des initiatives de paix » au sein de la « Coordination française pour la Décennie internationale de la promotion d’une culture de non-violence et de paix » ».

 

Initiatives columérines pour la non-violence

Colomiers, « terre d’envol » pour la non-violence ?
La colombe, emblème de la ville, a décidé de diffuser son message de paix et de fraternité par la non-violence…
Depuis mars 2003, de nombreuses initiatives citoyennes ont vu le jour pour promouvoir une culture de non-violence dans les quartiers, les écoles, les familles.

Initiatives columérines pour la non-violence

Colomiers, « terre d’envol » pour la non-violence ?

La colombe, emblème de la ville, a décidé de diffuser son message de paix et de fraternité par la non-violence…

Depuis mars 2003, de nombreuses initiatives citoyennes ont vu le jour pour promouvoir une culture de non-violence dans les quartiers, les écoles, les familles.


Décembre 2006 :
Lancement du concours « Dessine-moi la non-violence » à l’initiative de la Mairie de Colomiers en partenariat avec Citoyens pour la paix.

2 – 4 juin 2006 : Festival régional Camino pour la non-violence à l’initiative du Club de prévention de l’ACSE.

Février 2006 : Conférences : Deux grands acteurs de la non-violence, Martin Luther King et Henry David Thoreau

18 janvier- 25 février 2006 : Exposition « I have a dream », le rève continue ! (BD et non-violence) au Centre Culturel de Colomiers

15 octobre 2005 : Projection du film « Gandhi » de Richard Attenborough au cinéma Le Central en présence de Jean-Marie Muller.

27 septembre 2005 : Conférence-débat : Sanctionner sans punir, avec Elisabeth Maheu, enseignante, formatrice à l’IUFM de Rouen, organisée par le Centre de ressources.

16 avril 2005 : « A la rencontre de la non-violence » dans la future allée de la non-violence, organisée par Citoyens pour la paix.

4 avril 2005 : Débat public « Comment mieux gérer ensemble les conflits à l’école ? » organisé par la FCPE en partenariat avec le Centre de ressources

14-28 février 2005 : Réalisation d’une sculpture pour la non-violence à la Maison de quartier de la Naspe.

15 janvier 2005 : Concert : « Des voix s’élèvent pour la non-violence » organisé au profit du Centre de ressources.

Avril 2004 : Spectacle « Fréquence guerre » par le groupe hip hop Identités.

24 avril 2004 : Forum pour la non-violence place de l’Hôtel de ville de Colomiers organisé par le réseau Citoyens pour la paix et plusieurs associations de l’agglomération. Lancement de la consultation citoyenne pour une Allée de la non-violence à Colomiers.

22 avril 2004 : Spectacle de sensibilisation à la gestion non-violente des conflits à la maison de quartier de La Naspe (partenariat MDQ du Gers et Centre de ressources).

3 avril 2004 : Inauguration du Centre de ressources sur la non-violence de Midi-Pyrénées.

Février 2004 : Création de l’atelier « BD et non-violence » au Centre d’Animation Jeunes.

27 septembre 2003 : Assemblée générale constitutive du Centre de ressources sur la non-violence de Midi-Pyrénées.

12 mai 2003 : Conférence de Jean-Marie Muller au collège Léon Blum organisée par l’ACSE.

16 avril 2003 : Colombe de la fraternité place de l’Hôtel de ville de Colomiers.

1er mars – 19 avril 2003 : 1 heure de silence pour la paix chaque semaine dans la rue du Centre.

 

La non-violence comme référent éthique universel, Jean-Marie Muller, 2003

Dans sa réflexion sur l’existence, le philosophe découvre en dernière instance que l’être de l’homme ne se construit pas tant dans son rapport à l’absolu – au Cosmos, au Bien, au Divin -, que dans sa relation à l’autre homme. L’essence de l’homme n’est pas son « être-au-monde », mais son « être-aux-autres ». La philosophie met en lumière que c’est par la médiation de sa relation à l’autre homme que l’homme s’ouvre à la transcendance.

Continuer à lire … « La non-violence comme référent éthique universel, Jean-Marie Muller, 2003 »

Les français peuvent-ils vouloir renoncer à l’arme nucléaire ? – Jean-Marie MULLER

Editions du MAN, 104 pages. Paru le 12 juillet 2010.
La force du présent document repose sur la vigueur et l’actualité de l’analyse politique qui y est présentée. Les références au passé et les textes cités, bien au-delà de leur sortie des archives historiques, sont devenus indispensables aujourd’hui, afin de comprendre pour agir.

Le livre de Jean-Marie MULLER
Les Français peuvent-ils vouloir renoncer à l’arme nucléaire ?
Editions du MAN, 104 pages Parution le 12 juillet 2010
Ce livre peut être commandé au MAN LYON, 187 montée de
Choulans, 69005 – Lyon
8 Euros l’exemplaire (port compris)
man.lyon@nonviolence.fr

Lire l’article paru dans le monde

Avant-propos.

La force du présent document repose sur la vigueur et l’actualité de l’analyse politique qui y est présentée. Les références au passé et les textes cités, bien au-delà de leur sortie des archives historiques, sont devenus indispensables aujourd’hui, afin de comprendre pour agir.

La question nucléaire est ici abordée sous l’angle de la contestation de tout pouvoir autoritaire, de la remise en question de notre pratique démocratique affadie, et surtout du défi philosophique, face aux périls qui se dressent devant l’humanité. Avec Étienne de La Boétie, bien sûr, il convient, en effet, de se demander jusqu’où ira notre servitude ?

Nous voici confrontés à la terrible interpellation qu’a exposée Valéry Giscard d’Estaing, à Auschwitz, puis dans ses Mémoires où il avoue l’impossibilité de décider qu’il aurait rencontrée, s’il s’était trouvé en situation d’avoir à recourir à l’arme nucléaire et donc de voir, probablement, disparaître la France.

Il est une autre politique de défense possible que celle qui s’en tient à un pseudo réalisme, au risque de compromettre toutes les espérances terrestres?

Nous voici, et ce n’est pas vrai seulement de l’armement nucléaire, ramenés devant des évidences rappelées par Albert Camus, Lanza del Vasto, Théodore Monod, et tant d’autres, dont Jean-Marie Muller, au cours des précédentes décennies :

• la Bombe porte atteinte à la démocratie

• elle fonde la monarchie présidentielle

• elle est incompatible avec tous les idéaux de la civilisation occidentale et la contredit donc.

C’est par ce biais qu’il convient d’aborder l’hypothèse du désarmement unilatéral de la France. Le système institutionnel de la Ve République, d’origine gaulliste, enferme l’État dans une logique monarchique du pouvoir qui s’appuie sur la volonté de puissance représentée par l’armement nucléaire.

Jean-Marie Muller nous invite à considérer sérieusement cette situation à laquelle nous voici, plus que jamais, confrontés, et il nous incite à nous interroger sans plus tarder.

Le MAN s’associe à cette interrogation et la livre au débat public. Il n’est, de toute façon, plus possible de rester engoncés dans une doctrine de la dissuasion obsolète, qui nous fait vivre non dans la sécurité mais l’insécurité permanente.

Plus encore que les risques, évidents, liés à la prolifération nucléaire, aux dangers que cette prolifération étend à des utilisations terroristes de la Bombe, miniaturisée ou pas, il y va de notre survie, dès lors que, quelle qu’en soit la cause, l’arme nucléaire peut échapper au contrôle de la petite minorité d’hommes, faillibles, en charge de surveiller le dispositif militaire.

Devant des milliards d’hommes impuissants ou résignés, la dignité de l’humanité se trouve violemment atteinte. Il faut sortir de ces turbulences où il peut être mis fin à notre histoire. Avec ce texte nous visons à réveiller la vigilance démocratique des Français, des Européens qu’ils sont, des citoyens du monde qu’ils deviennent chaque jour davantage, sur une Planète qui nous apparaît de plus en plus étroite et fragile.

Le Comité de Coordination

du Mouvement pour une Alternative Non-violente

 

L’affiche emblème de Claude Montalbano

L’artiste Columérin Claude Montalbano, membre du Conseil d’administration du Centre de ressources sur la non-violence a réalisé cette affiche en sérigraphie à l’occasion de l’inauguration du Centre le samedi 3 avril 2004.

Elle a été tirée à 150 exemplaires numérotés dont 20 épreuves d’artiste.

Le jongleur symbolise toute la dimension de la recherche de l’équilibre qui caractérise la philosophie de la non-violence.

Equilibre toujours fragile, toujours recommencé qui donne un sens à notre existence et qui traduit la quête de l’homme à vouloir se détacher de l’emprise de la violence et du non sens.

Ce jongleur est devenu le logo du Centre de ressources sur la non-violence de Midi-Pyrénées.

L’affiche est disponible au local du Centre de ressources.

Elle est vendue au prix de 5 euros au profit de l’association.

Une heure de silence à Colomiers

Chaque 1er samedi du mois à Colomiers (31)
Rue du Centre de 11h à 12h, 1 heure de silence pour la non-violence.

Chaque 1er samedi du mois à Colomiers (31) Rue du Centre de 11h à 12h

Prochaine heure de silence :

Samedi 6  janvier  2007 à 11h

Rue du Centre (Hyper U)


1 heure de silence

pour la non-violence

A  l’initiative du réseau
CITOYENS  POUR  LA  PAIX  de Colomiers
Le réseau Citoyens pour la paix regroupe des citoyens de sensibilités diverses, animés par un souci commun de promouvoir une culture de non-violence et de paix. Il est indépendant de toute organisation politique ou confessionnelle.
Citoyens pour la paix,    c/o Hélène Dupont    4 chemin Bel Horizon 31770 COLOMIERS  Tel : 05 61 30 28 18
helene.dupont@free.fr 

Silence pour la non-violence ?
S’arrêter pendant une heure de marcher, de courir, de parler pour :

– désarmer notre regard sur les autres par une attitude digne qui éveille le meilleur de soi-même et interroge le meilleur des autres…

– apporter une réponse positive au déchaînement de violences des hommes contre d’autres hommes…

– témoigner que la non-violence est une autre voie possible face à la culture de violence qui blesse et meurtrit l’humanité des hommes…
Ce silence qui vient de la conscience etqui parle à la conscience est :
– un cri de révolte sans violence…
– un appel pour nous libérer denotre propre violence…
– une attitude d’espérance pour construireun monde plus fraternel

6. Le Festival CAMINO – Agir pour la non-violence, conférences d’Albert Jacquard, Jean-Marie Muller, Patrick Viveret, Pierre Rabhi, François Plassard

Collection Culture de non-violence, n° 6, 2009

Brochure_CaminoLe 1er Festival Camino agir pour la non-violence s’est déroulé à Tournefeuille (31) du 1er au 3 juin 2006.

Manifestation populaire pour promouvoir la culture de la non-violence, le Festival Camino a également réuni plusieurs personnalités qui se sont exprimées sur les différentes dimensions de la non-violence.

Cette nouvelle livraison de la collection Culture de non-violence présente les principales conférences du Festival Camino 2006.

Prix : 5 euros

La collection « Culture de non-violence » éditée par le Centre de ressources sur la non-violence de Midi-Pyrénées a pour objectif de proposer des repères conceptuels, historiques et thématiques pour réfléchir et agir dans l’esprit de la non-violence.